"O fado ... não é alegre nem triste. É um episódio de intervalo. Formou-o a alma portuguesa quando não existia e desejava tudo sem ter força para o desejar. As almas fortes atribuem tudo ao Destino ; só os fracos confiam na vontade própria, porque ela não existe. O fado é o cansaço de alma forte, olhar de desprezo de Portugal ao Deus em que creu e que também abandonou. No fado os deuses regressam legítimos e longínquos."

Fernando Pessoa (écrivain, critique, polémiste et poète portugais, 1988 / 1935), dans une interview accordée au journal "Notícias Ilustrado" en 1929 a expliqué le fado selon lui :
"La fado ... n'est ni joyeux ni triste. Il se joue dans l'intervalle entre les deux. Il a formé l'âme portugaise quand elle n'existait pas encore et quand elle désirait l'absolu sans disposer de la force nécessaire. Les âmes fortes attribuent tout au destin ; seuls les faibles d'esprit comptent sur leur propre volonté, qui d'ailleurs n'existe pas. Le fado est le chant de l'âme forte, un regard dédaigneux du Portugal au Dieu en qui il croyait et qui, lui aussi, l'a abandonné. Dans le fado les dieux reviennent d'une façon légitime de contrées lointaines."
